POLYPEPTIDE BIODEGRADABLE ET SON UTILISATION POUR
LE RETLAEGftGE PROGRESSIF DE MEDICAMENTS
La présente invention a pour objet un polypeptide estérifié biodégradable nouveau dans lequel on peut incorporer des médicaments, ceux-ci étant, ensuite, libérés progressivement au fur et à mesure de la dégradation biochimique du polymère. Depuis plusieurs années, on connaît des polymères biodégradables non-toxiques pouvant servir de réservoir de médicaments et permettant la libération progressive contrôlée de ceux-ci dans l'organisme lors de la dégradation du polymère porteur. On trouve des informations générales sur de tels produits dans l'ouvrage: "Fundamental Aspects of Biocompatibility" par D.F. WILLIAMS, CRC Press (1981). Voir aussi brevet USP 4,093,709.
Parmi ces polymères, on cite plus particulièrement les polypeptides synthétiques (polyaminoacides) dont la structure est voisine de celle des protéines. Ces polypeptides sont biocompatibles et leurs produits de dégradation (acides aminés) sait résorbables par l'organisme. Ainsi SIDMAN et al (J. Mentor. Sci (1980), 7(3), 277-91) ont divulgué un copolymère d'acide glutamique et de Υ -glutamate d'éthyle dont la vitesse de dégradation est fonction de la composition du copolymère (proportions molaires des segments estérifiés par rapport aux segments non estérifiés) et qui permet d'emmagasiner de nombreux produits médicamenteux, notamment des stéroïdes, des peptides, des produits anti-malaria, anti-cancer et autres. De tels polymères peuvent être utilisés sous forme de baguettes contenant, en mélange, le médicament désiré ou sous forme de capsules renfermant le médicament si celui-ci n'est pas miscible avec le polymère.
Malgré l'intérêt que présente le produit ci-dessus, on a continué à cherché un produit de qualités améliorées et présentant notamment les propriétés suivantes: 1. Excellente solubilité dans la plupart des solvants inoffensifs courants convenant aux médicaments (en effet, les dérivés connus de polyaminoacides ne sont, en général, solubles que dans cer
tains solvants spéciaux (DMF, pyridine, F3CCOOH) dont l'emploi est incommode pour les produits pharmaceutiques).
2. Thermoformabilité. Les polypeptides de synthèse actuellement connus ne sont en effet généralement pas miscibles avec les plastifiants biocompatibles usuels (polyalcoylène glycols) et, de ce fait, ils ne sont pas thermoplastiques.
3. Contrôle amélioré du processus de dégradation. En effet, la vitesse de dégradation des polypeptides synthétiques connus est liée de façon difficilement reproductible à leur structure chimique et notamment au taux d'estérification. Ainsi, dans un cas donné (voir SIDMAN K.R., et al., PB 81-132136 NTIS (1980), p. 42) une variation du taux d'estérification de l'ordre de 10% fait passer la vitesse de dégradation de 1 au centuple (voir également la référence: SIDMAN citée plus haut) Le polymère de l'invention a permis de réaliser ces améliorations. Il s'agit d'un polypeptide esterifié de formule:
-(NH-CH-CO)
x- (I)
(CH2)
n-COO-CR
1R
2-OOC-R
dans laquelle R1 et R2 sont des groupes alcoyles ou l'hydrogène avec R un reste aliphatique ou aromatique substitué ou non, ou bien R2 est l'hydrogène ou un alcoyle et R1 et R liés l'un à l'autre sont des groupes méthylène ou méthényle substitués ou non, n vaut 1 ou 2 et x est tel que la masse moléculaire soit d'au moins 5000 D.
Comme on le voit de par la formule I, le polymère de l'invention est un polyaspartate ou polyglutamate esterifié par un dérivé d'acyloxyméthanol (HO-CR
1R
2-OOCR) dans lequel R est soit un reste organique quelconque, soit relié à R
1 de manière à former un cycle. Par "quelconque" on veut dire que la nature et la structure du groupe R n'est pas critique et que, pour l'instant, on n'a pas rencontré de cas où, R faisant partie de composés courants à fonction RCOO-, le composant correspondant de l'invention ne puisse être obtenu. On préfère, cependant, utiliser des composés dans lequel R est un groupe aliphatique ou aromatique substitué ou non substitué, les substituants étant choisis parmi les fonctions organiques
biocompatibles. Parmi les groupes R préférés, on peut citer les groupes méthyle, éthyle, prcpyle, isopropyle, isobutyle, tert-butyle, phényle, benzyle et autres groupes similaires. D'autres composés sont naturellement possibles, mais il est évident que pendant le temps limité dont a disposé l'inventeur il n'a pu les envisager tous. Lorsque R et R
1 sont reliés ensemble de façon à réaliser une liaison carbone-carbone saturée ou non, ces atomes de carbone peuvent être, ou non, substitués par des restes aliphatiques ou aromatiques. On donne ci-dessous quelques exemples non limitatifs de tels groupes ester-lactal
substitués ou non correspondant à la définition susmentionnée: groupe diméthylène -CH
2-CH
2-; groupe diméthyléthylè -CH(CH
3)-CH(CH
3)-; groupe lène -CH=CH-; groupe 1,2-ρh ne
; cyclohexénylène
; groupe cyclopenténylène
; cyclopentadiénylène et autres. Le polymère de l'invention peut également se présenter sous la forme de copolymère avec d'autres polyaminoacides. Dans ce cas, on aura un copolymère de formule:
(II)
où R est un reste d'acide aminé esterifié ou non quelconque, les groupes R' des unités -(NH-CHR'-CO)- pouvant être identiques ou différents dans la chaîne du copolymère, avec y + z = x, la valeur de x étant toujours choisie pour que le copolymère ait une masse moléculaire moyenne d'au moins 5000 D. Bien entendu, si R' est identique au groupe -(CH
2)-COO-CR
1R
2-OOC-R, les n étant cependant différents (l'un d'entre eux valant 1 et l'autre 2), on aura un copolymère esterifié d'acide glutamique et aspartique. Cependant, en règle générale, on préfère pour R' avoir des groupements différents, tels que, par exemple méthyle (alanine), iscprcpyle (valine), isobutyle (leucine et isoleucine), benzyle (phénylalaline), etc.. En principe, tous les autres acides aminés, sont également possibles.
quoique, pour des raisons évidentes, on n'ait pu les essayer tous. R' peut également désigner un reste d'acide glutamique ou aspartique non estérifié, ou estérifié partiellement par un alcool quelconque, par exemple MeOH ou EtOH, c'est-à-dire, par exemple, -(CH
2)-
n -COOH ou -(CH
2)
n-COOMe.
On pourra également avoir, indiféremment, des acides aminés de la série L ou D. Les acides aminés de la série L (ou naturels) soit les plus intéressant car les polypeptides les contenant sont dégradables par les enzymes (protéases) du corps humain, alors que les polypeptides constitués d'unités D ne le soit pas. On peut mettre à profit cette différence grâce à des copolymères comprenant des aminoacides D et L, ceci afin de disposer de polymères dont la vitesse de dégradation est modifiée.
Revenant à des considérations plus générales, il faut noter que la proportion molaire, dans le copolymère II, de l'autre polyaminoacide libre ou partiellement estérifié permet également dans une notable mesure de régler la vitesse de biodégradation du copolymère en fonction des agents présents dans l'organisme au site de destination du mélange de copolymère et du médicament à administrer, (c'est-à-dire dans l'organe où le médicament doit agir). Ainsi, par exemple, si le copolymère est un copolymère de polyglutamate I et de leucine, on choisira la préparation molaire relative des deux constituants en fonction de la vitesse relative de dégradation, au lieu considéré, du polyglutamate et de la polyleucine. En règle générale, le rapport z/y peut varier de 1 à 30, mais ces limites peuvent être dépassées si besoin est. Bien entendu, dans le cas où le groupe R' ne désigne pas un groupe de nature unique dans la chaîne du copolymère, c'est-à-dire, par exemple, lorsque l'un des R' désigne un reste d'acide aminé libre et qu'un autre R' désigne un reste d'amino-acide esterifié, on pourra, pour plus de commodité désigner les variantes de R' par les signes R' ', R"', etc.. La formule générale d'un tel copolymère peut alors être schématisée comme suit:
ou la somme des y, z, u, v, ..., etc est égale à x; u, v, etσ peuvent être bien entendu nuls si le reste désigné par R' est de nature unique. Un cas typique où le copolymère présente des R' et R" distincts est celui où ces groupes désignent des restes d'acide glutamique et/ou aspartique estérifiés et non estérifiés, la formule schématique d'un tel polymère (dans le cas d'espèce, partiellement méthyle) se présentant comme suit:
La nature du groupe R peut également influencer la vitesse de dégradation du polymère I. Ainsi, par exemple, si R est un groupe volumineux ou encombré (par exemple tert-butyle), la dégradation sera plus lente qu'avec un groupe méthyle ou éthyle.
Il est bien entendu que, du point de vue isomérie optique, les polymères de l'invention peuvent comprendre des éléments de configuration L ou D ou des mélanges racémiques ou, encore, des polymères où une des configurations domine. Les propriétés biochimiques de ces divers assemblages ne sont, bien évidemment, pas identiques, les polymères où dominent les formes naturelles (L) étant plus accessibles à la dégradation enzymatique. On peut donc en contrôler la dégradabilité en dosant, dans le copolymère les proportions relatives de l'une et l'autre forme.
Les polymères I et copolymère II sont insolubles dans l'eau et généralement solubles dans un ou plusieurs des solvants usuels tels que l'acétone, la méthyléthyl cétone (MEK), le tetrahydrofurane (THF), le dioxanne, l'acétate d'éthyle, le monoglyme, le diglyme et autres, ce qui permet leur transformation aisée en billes, bâtonnets, fibres, filaments, microcapsules, films, etc.. Les polymères I et II suivant leur structure peuvent être insolubles ou solubles dans les solvants chlorés, par exemple le chloroforme. Dans certains cas d'insolubilité dans le chloroforme, on peut y remédier si on ajoute à un tel solvant un peu d'acétone. Cette faculté de dissolution dans de nombreux solvants miscibles ou non miscibles à l'eau les rend également compatibles sans autre avec de nombreux
médicaments liquides ou solubles dans les mêmes solvants. Ainsi, par exemple, on peut, pour encapsuler un produit hydrosoluble dans des microbilles de polymère, utiliser la technique connue consistant a disperser une solution aqueuse du médicament dans une solution de polymère, celle-ci comprenant un solvant non miscible à l'eau, puis à évaporer ce solvant de manière que se forment les capsules solides de polymère.
Par ailleurs, suivant sa structure, le polymère I est très souvent parfaitement compatible avec les polyalcoylène glycols (polyéthylène glycol et polypropylène glycol), ce qui permet d'utiliser ces polyéthers glycol comme plastifiants du polymère I et de fournir ainsi un mélange homogène de bas point de fusion. On peut facilement incorporer toute une gamme de médicaments thermolabiles à un tel mélange (fusion à des températures de l'ordre de 40 à 60°C) et en obtenir des granulés ou des microcapsules. De plus, la présence de polyalcoylène glycols très hydrophiles permet d'augmenter la susceptibilité du polymère et du copolymère aux liquides aqueux biologiques et faciliter leur dégradation enzymatique in situ. Il est à remarquer que les polypeptides de synthèse connus ne possèdent pas ces propriétés favorables de solubilité et de compatibilité avec les PEG. Ainsi, par exemple, pour former des films d'acide polyglutamique présentant une résistance mécanique appréciable et une certaine insolubilité dans l'eau, on doit utiliser des solutions dans des solvants relativement malaisés à manipuler et peu appréciés en pharmacie tels que diméthyl formamide (DMF) et acides dichloracétique (DCA) et trifluoroacétique (TFA). Les films d'acide polyglutamique obtenus à partir de solutions aqueuses, (à pH 7,4, c'est-à-dire où l'acide est au moins en partir sous forme salifiée) n'ont aucune résistance mécanique et sont rapidement dissous dans l'eau, ce qui rend le polymère entièrement imprcpre en tant que support de médicament retard au sens de la présente invention. Il en est d'ailleurs de même des mélanges acide polyglutamique-polyethylène glycol qui sont instantanément solubles dans l'eau. La biodégradation du polymère I peut être .schématisée cemme suit:
La réaction (2) est consécutive à la réaction (1) et, de ce fait, la biodégradation du polymère sera d'autant plus rapide que la vitesse d'hydrolyse de l'ester lactal ou acyloxyalcoylique est plus grande. Le mécanisme d'hydrolyse de ce type d'esters est connu en soi et a été mis en évidence lors de l'étude d'esters de l'ampicilline (par exemple la pivampicilline), voir à ce sujet la référence suivante: "Design of biopharmaceutical Properties through Prodrugs and Analogs", B. Roche, éditeur, American Pharmaceutical Association (ISBN O-917330-16-1), page 212 et 354 (1977). Il est à noter que lorsque R
2 est l'hydrogène et R
1 un alcoyle (par exemple méthyle), le composé résultant de la réaction
est un aldéhyde R
1-CHO (par exemple l'acétaldéhyde), de tels aldéhydes étant biologiquement plus avantageux que le métaldéhyde obtenu lorsque R
1 = R
2 = H pour des raisons de toxicité. En ce qui concerne cet aspect de l'invention, les produits résultant de la réaction
lorsque R et R
1 sont reliés l'un à l'autre (des céto-acides ou acide-aldéhydes) sont également très avantageux en raison de leur toxicité négligeable. Ainsi, si l'association R-R1 correspond aux groupes éthylène ou 1,2-phénylène, les produits de dégradation seront, respectivement, les acides 3-formyl-propionique et O-foπryl-benzoïque lentement éliminés par l'organisme sans réactions secondaires.
On peut préparer le polymère I par estérification directe d'un sel du polyaminoacide correspondant avec un halogénure d'acyloxyméthyle (X-CR1R2-COO-R (III)) ou X peut être le chlore, le brome ou l'iode. Le sel de polyaminoacide est, de préférence, un sel d'amine tertiaire (par exemple de tributylamine ou de triéthylamine). the telle technique est connue en soi de par W.V. DACHNE; J. Med.
chem. 13, 607 - 12, 1971). Par ailleurs, la synthèse des composés III (X = C1) est connue (voir Z.H. ULICH, J.A.C. S.43, 662 (1921)) et consiste à faire réagir le chlorure d'acide RCOCl avec le formaldéhyde en présence d'une quantité catalytique de ZnCL2 anhydre. Le polyaminoacide ou co-polyaminoacide dont l'estérification fournit le polymère I ou le copolymère II s'obtient facilement par les moyens habituels comprenant l'estérification par un alcool inférieur du carboxyle latéral d'un acide de formule
(CH2)n-COOH,
la transformation de l'ester en N-carboxyanhydride correspondant (NCA) par le phosgène en milieu dioxane ou THF, la polymérisation du NCA en polyaminoacide estérifié et l'hydrolyse du groupe ester protecteur en milieu alcalin ou par l'acide trifluoroacétique. De telles méthodes sont connues en soi (voir par exemple Ehcyclopedia of Polymer Science and Technology; N-carboxyanhydrides, vol II, page 837) . Lorsqu'on désire parvenir à un copolymère ou R' désigne un carboxyle latéral partiellement esterifié (R' = -(CH2)n-COOH et R" = -(CH2) -COOAlk) on prendra soin que l'hydrolyse du groupe ester protecteur ne soit que partielle. Ainsi, par exemple, le produit de départ qu'on esterifiera avec le composé XCR1R2-OCOR sera un copolymère d'acide H2N-CH [(CH2)n-COOH]-COOH et d'ester NH2-CH [(CH2)n-COO Alk]-COOH.
Le polymère I et le copolymère II sont utilisables comme réservoir de médicaments de diverses manières. Ainsi, par exemple, on peut employer les présents polymers I et copolymères II pour fabriquer des microcapsules contenant un médicament. De telles microcapsules comprennent une membrane polymerique et contiennent une solution aqueuse ou huileuse dans laquelle le médicament est en suspension ou en solution. On peut également fabriquer des microsphères, c'est-à-dire des particules solides ou billes contenant le médicament à l'état dispersé ou à l'état de solution solide dans la matrice de polymère. On peut également fabriquer des produits microporeux dénommés microéponges. En général, on pourra mettre en
oeuvre, au moyen des présents polymères, toutes les techniques de fabrication de médicaments retard, c'est-à-dire ayant la propriété de relâcher (relarguer) le médicament de manière prolongée au fur et à mesure de la dégradation du support. On trouvera une description de ces techniques dans les ouvrages suivants: "Biodégradables and Delivery Systems for Contraception", Mafez E.S.E., MTP Press limited (1980) ; "Controlled Release Technologies = Methods, Theory and Applications" Vol.l et 11, A.F. Kydonieus, CRC Press (1980) et "Microencapsulation - New Techniques and Applications" paR Tamotsu KONDO, Techno Inc. (1979) Japan. La solubilité des présents polymères dans de nombreux solvants, miscibles à l'eau ou non, est un avantage pour leur application selon les techniques décrites dans ces références. Il est également possible de préparer des fils constitués de ces polymères en extrudant une solution de ceux-ci dans une filière et en précipitant le fil soit par evaporation, soit par un bain de non solvant, selon les techniques habituelles de filage. Des filaments préparés ainsi peuvent être tricotés, noués ou tissés pour former des sutures, des ligatures ou des structures tabulaires pouvant servir d'artères artificielles, de veines, de conduits ou d'organes internes à fonctionnement temporaire. Les polymères de l'invention peuvent également servir, soit directement, soit en mélange avec un plastifiant, à la fabrication de films ou de prothèses chirurgicales servant, par exemple, à la consolidation d'os fracturés, comme des agrafes, des aiguilles, des vis, des plaques de renforcement, des tampons etc..., ces matériaux pouvant être réalisés par coulage ou moulage de solution, thermoformage ou par usinage de blocs de polymère solides. De telles prothèses étant résorbables, elles sont progressivement éliminées dans l'organisme et il n'est alors plus nécessaire de prévoir, comme on le fait actuellement, une nouvelle opération pour enlever le matériau de renforcement et de consolidation.
Bien entendu, la composition exacte du polymère ou copolymère utilisé est à régler, en fonction des vitesses de dégradation et des caractéristiques d'absorption in vivo, suivant la nature de la prothèse envisagée.
Les exemples qui suivent illustrent l'invention.
Exemple 1:
Copolymère de polyglutamate de benzoyloxyméthyle, d'acide glutamique et de glutamate de méthyle.
On a préparé de l'acide polyglutamique partiellement méthylé à partir du N-carboxyanhydride de γ -glutamate de méthyle dissous dans le chlorure de méthylène; on a utilisé la triéthylamine comme initiateur de polymérisation (A/1=100). On a ensuite précipité le polymère par adjonction de méthanol, puis on l'a séché sous vide. On a redissous le solide dans de l'acide trifluoracétique (TFA) de manière à réaliser une solution à 5% en poids et on a ajouté goutte à goutte en agitant vigoureusement un volume d'eau distillée suffisant pour que la solution finale contienne des volumes égaux d'eau et de TFA. On a maintenu encore 12-15 h. en agitation à température ambiante (solution visqueuse) après quoi on a versé le tout sur de l'eau distillée en grand excès, ce qui conduit à la précipitation d'un copolymère de glutamate de méthyle et d'acide polyglutamique, l'hydrolyse de l'ester méthylique ayant atteint environ 60- 70%. On a filtré ce copolymère et on l'a séché. On a controlé les proportions relatives de groupes COOH libres et estérifiées du copolymère ainsi obtenu par analyse RMN dans le TFA (intégration de la bande ester méthylique -O-CH3 à 3,95 ppm) . On a effectué une analyse de poids moléculaire par GPC (chromatographie par perméation de gel) dans le DMF sur colonne DUPONT ZORBAX PSM bimodale (étalonnage au polystyrène); on a mesuré un poids moléculaire moyen de Mn (number average molecular weight) de 226.000; et une dispersion (Mw/Mn) de 1.75.
On a dissous 1,22 g de copolymère dans 45 ml de DMF et on a ajouté 3,5 g de tributylamine. On a ensuite ajouté goutte à goutte 3,25 g de benzoate de chlorométhyle préparé suivant ULICH, J.A.C.S. 43, 662 (1921) et on a continué à agiter 48 heures à température ambiante. On a alors ajouté 50 ml d'eau, ce qui a causé la précipitation d'un solide incolore qu'on a filtré, séché et purifié par successivement, dissolution dans l'acétone et précipitation à l'éther, puis dissolution dans l'acétone et précipitation à l'eau. Par analyse RMN du produit dans le TFA, on a constaté la
présente des résonances suivantes: δ = 7,8 ppm (4H, aromatiques); 8,4 ppm (1H, amido) ; 6,5 ppm (2H;
O-CH2-O); 2-3 ppm (complexe, 4H, β -CH2) ; Y-CH2) 5 ppm (1H,α-CH) ; 3,95 ppm (CH3 ester). L'intégration du spectre a montré que l'estérification des fonctions acide libres par le chlorométhylbenzoate était de l'ordre de 60% et que dans la formule du copolymère telle que représentée ci-dessous:
on a, pour les indices, les valeurs suivantes: y = 0,6; z = 0,33 et u = 0,07.
Ce polymère est insoluble dans l'eau, CH2Cl2, CHCl3 et l'éther; il gonfle sans se dissoudre dans le méthanol et l'éthanol; il se dissout facilement dans les solvants suivants: acétone, méthyl-éthyl cétone; THF, AcOEt DMF, TFA, acide dichloracétique (DCA) . On peut préparer des films minces de polymère en étalant sur des substrats des couches de ces solutions et en les laissant évaporer.
Exemple 2:
Copolymere d'acide glutamique partiellement méthyle et de glutamate de pivaloyloxyethyle .
Suivant le processus décrit à l'exemple précédent on a préparé un copolymère d'acide glutamique et de glutamate de méthyle par hydrolyse ménagée du polyglutamate de méthyle dans une solution aqueuse de TFA. Le copolymère obtenu avait la formule
Glu (OMe) 0 ,25-Glu (OH) 0 , 75
On a dissous 2 g de ce copolymère dans 50 ml de DMF sec et on a ajouté goutte à goutte à cette solution 5,74 g (0,031 mole) de tributylamine et 5,09 g (0,031 mole) de pivalate d' α -chloroéthyle (préparé selon la référence citée à l'exemple précédent, par ac
tion du chlorure de pivaloyle sur le paraldéhyde). Après 4 jours d'agitation à température ordinaire, on a dilué par un exces d'eau ce qui a eu pour effet de précipiter le polymère sous forme d'une poudre incolore qu'on a redissoute, après séchage, dans de l'acétone et reprécipitée à l'éther de pétrole. On a procédé à encore deux étapes de purification par dissolution dans l'acétone et reprécipitation à l'éther de pétrole, ce qui a finalement fourni 1,8 g de produit. Par analyse RMN, on a pu établir que le copolymère répondait à la formule suivante:
Glu(OOe)0 25-Glu(OH)0,6-Glu(O-CH(CH3)-OOCt.Bu)0,15
Les résultats d'analyse étaient les suivants:
δ = 1,35 ppm (s,tert-butγle) ; =1,7 - 1,8 ppm (d, -CH(CH3)-) δ = 6,8 ppm (-CH(CH3)-) Ce polymère, est soluble dans les solvants mentionnés à l'exemple précédent à l'exception du chloroforme.
Exemple 3:
On a répété les opérations décrites à l'exemple précédent en utilisant, cette fois, un copolymère de formule Glu(QMe)0,5-Glu (OH)0 ,5 obtenu, comme décrit plus haut par hydrolyse ménagée du polyglutamate de méthyle, le temps de celle-ci étant limité à 6 h. On a établi que le copolymère correspondait bien à la formule susmentionnée en comparant les valeurs d'intégration des protons en RMN, le signal à 3,95 ppm (O-CH3) et celui à 5 ppm (α-CH) .
On a fait réagir 1 g de ce copolymère avec 2 équivalents de pivalate d' α-chloroéthyle pendant 3 jours puis précipitation de sa solution dans le EMF avec de l'eau. Après purification comme décrit à l'exemple précédent, on a établi par analyse RMN, comme décrit plus haut, que la formule du copolymère s'établissait ainsi:
Glu(OMe) 0,5-Glu (OH)0 ,33-Glu(OCH(CH3)-OCO-t.Bu) 0,17
Ce copolymère est soluble dans les solvants précités et également
dans CHCl3. Il est insoluble dans le polyéthylèneglycol 400. Exemple 4: On a préparé le 3-bromophtalide de formule
(3-bromo-1(3H) isobenzofuranne)
par bromination du phtalide d'après le document GB-A- 1,364,672, p.5.
On a dissous 2 g. d'acide polyglutamique et 5,74 g (2 equiv.) de tributylamine dans 35 ml de DMF sec et, à ce mélange, on a ajouté 16,7 g du bromophtalide ci-dessus. Après quelques minutes, on a constaté un épaississement important de la solution (gel) qu'on a redissous par adjonction de 5 ml d'eau. Après 6 jours d'agitation à température ambiante, on a ajouté 500 ml d'éthanol, ce qui a provoqué la précipitation d'un produit pulvérulent incolore qu'on a filtré, essoré, rincé et séché. On a redissous le produit dans 40 ml de CHCI3 et on l'a purifié en le précipitant à l'éther. Rendement 2,77 g (68%) . Par analyse RMN on a obtenu les résultats suivants: δ= 8 ppm (4H, Bz + 1H, peptid.); δ = 7,7 ppm (CH lactonique); δ = 5 ppm (α-CH); δ =2-3 ppm (m, -CH2-CH2-). En comparant, après intégration, le rapport entre le proton (α-CH) et les protons aromatiques on a établi que le rendement de l'estérification était de 90%. La formule du produit s'établit donc ainsi:
Ce produit, très soluble dans CHCI3, est insoluble dans l'eau, l'alcool, le polyéthylène glycol et l'acétone pur. Il est soluble dans
un mélange d'acétone -CHCL3.
On a préparé un film sec de quelques um de ce polymère au moyen d'une solution chloroformique étalée sur une plaquette de verre et évaporée. On a placé ce film dans un récipient contenant une solution 0,1N tampon à pH 9,5 et on a constaté une lente dégradation du polymère qu'on a observée, jour après jour, par augmentation de l'absorption UV de la solution (280 nm) due à la présence du phtalide qui se forme progressivement dans la solution tampon.
Exemple 5:
On dissout 10 g d'un copolymère 1/1 de poly( Y -methyl-L-glutamate) et de poly(pivaloylcxymethyl-L-glutamate) préparé selon l'exemple 2 dans 75 ml de chloroforme et on ajoute 5 g d'indométhacine (Sigma). On obtient ainsi une solution visqueuse, de couleur jaune et on verse celle-ci goutte à goutte, sous forte agitation, dans 1 litre d'eau distillée contenant 0,1% de dodecylsulfate de sodium (SDS). On maintient cette solution sous agitation à 40°C jusqu'à évaporation complète du chloroforme, ce qui fournit une dispersion de microsphères. On filtre celles-ci et on les sépare en lots de différentes tailles à l'aide de tamis calibrés. Ces microsphères se dissolvent en milieu isotermique (pH 7,5) et, au cours d'une période prolongée libèrent le médicament qu'elles contiennent, la vitesse de "relargage" variant selon leur taille moyenne. Lorsqu'on injecte une telle suspension dans un tissu présentant une affection inflammatoire, l'action du médicament se prolonge bien au-delà de celle d'un médicament convientionel à base d'indométhacine.¬
Exemple 6: Polyglutamate de pivaloyloxyméthyle
On a préparé de l'acide polyglutamique à partir du N-carboxyanhydride de Y-glutamate de méthyle dissous dans le chlorure de méthylène; on a utilisé la triéthylamine comme initiateur de polymérisation (A/I=100). On a ensuite précipité le polymère par adjonction de méthanol, puis on l'a séché sous vide. On a redissous le solide dans de l'acide trifluoracétique (TFA) de manière à réali
ser une solution à 5 % en poids et on a ajouté goutte à goutte en agitant vigoureusement un volume d'eau distillée suffisant pour que la solution finale contienne des volumes égaux d'eau et de TFA. On a maintenu encore 24 h. en agitation à température ambiante (solution visqueuse) après quoi on a versé le tout sur de l'eau distillée en grand excèes, ce qui conduit à la précipitation de l'acide polyglutamique. On a filtré cet acide et on l'a séché. On a controllé la pureté de l'acide ainsi obtenu par analyse RMN dans le TFA (absence de la bande ester méthylique -O-CH
3 à 4,5 ppm.) On a effectué une analyse de poids moléculaire par GPC (chromatographie par perméation de gel) dans le DMF sur colonne DUPONT ZORBAX PSM bimodal (étalonnage au polystyrène) et on a mesuré les valeurs sui
vantes = 226.000; M
w = 397.000; M
z = 723.000; dispersivité = 1,75. On a dissous le polyacide dans le DMF à raison de 5 % en poids et, à 50 ml de cette solution, on a ajouté 4 ml d'eau et 4,04 g (0,04 mole) de triethylamine. On observe d'abord une précipitation du polyglutamate de triéthylamine, ce sel se redissolvant ensuite par agitation lorsqu'on ajoute l'eau. Lorsque tout a été dissous, on a ajouté goutte à goutte 6,02 g de pivalate de chlorométhyle (Fluka AG) et on a continué à agiter 48 heures à température ambiante. On a alors ajouté 50 ml d'eau, ce qui a causé la précipitation d'unsolide incolore qu'on a filtré, séché et purifié par successivement, dissolution dans l'acétone et précipitation à l'éther, puis dissolution dans l'acétone et précipitation à l'eau. Par analyse RMN du produit dans le TFA, on a constaté la présence d'un pic tertbutyle à 1,35 ppm. L'intégration du spectre a montré que l'estérification de l'acide polyglutamique par le chlorométhylpivalate était totale.
Le poids moléculaire a été déterminé comme ci-dessus et a fourni les résultats suivants: Mn =30.480; Mw = 708.000; Mz = 297.000; dispersivité = 3,54 (viscosité relative n = 1,57, C = 0,2 g/dl dans le DMF) . Rendement final 51 %.
Ce polymère est insoluble dans l'eau, CH2Cl2, CHCI3 et l'éther; il gonfle sans se dissoudre dans le méthanol et l'éthanol; il se dissout facilement dans les solvants suivants: acétone, méthyl-éthyl cétone; THF, AcOEt/DMF, TFA, acide dichloracétique (DCA) . On peut préparer des films minces de polymère en étalant sur des substrats
des couches de ces solutions et en les laissant évaporer. Le spectre IR confirme également la structure proposée (forte bande à 1740 cm-1). Exemple 7
On a préparé un film mince du polymère obtenu suivant l'Exemple 6 en étalant une couche de solution à 10 % dans l'acétone et en la laissant sécher quelques heures à température ordinaire à l'air.
On a ensuite immergé plusieurs échantillons de ce film dans une solution à 1 % de pancréatine dans du tampon phosphate 0,1 M (pH 7,5) et on a abandonné ces échantillons à température ambiante pendant 1 à 8 jours. On a constaté, après 1 jour, une perte notable de résistance mécanique (env. 50 %) et après 2 jours, une disparition quasi totale de cette résistance (l'échantillon s'est fragmenté en morceaux). Après 8 jours, l'échantillon s'était entièrement dégradé et n'était plus visible. Des résultats analogues ont été observés en utilisant de l'esterase ou de la leucinaminopeptidase.
Exemple 8: préparation d'un copolymère ester pivaloyloxyméthylglutamique et leucine.
On a opéré comme dans l'exemple 6, mais en partant d'un copolymère 85/15 d'acide polyglutamique et de leucine et on a obtenu un copolymère 85/15 de pivaloyloxymethyl glutamate/leucine. Le spectre RMN du polymère en solution dans le TFA montre que 100 % des groupes carboxyliques latéraux de l'acide polyglutamique sont estérifiés par le chlorométhylpivalate. Le polymère est également soluble dans i'acétone, la MEK, la DMF, le THF. Il gonfle dans les alcools, sans se dissoudre. Spectre RMN: δ = 1,35 ppm, 9 protons tert-butyle; δ = 1,0,6 protons isobutyle. Intégration: rapport des groupements 85:15.
Exemple 9: préparation d'un polymère ester d'isobutyloxyméthylglutamate.
On a effectué la synthèse en partant d'acide polyglutamique préparé comme décrit dans l'Exemple 6; on a dissous ce polymère dans du DMF préalablement séché sur tamis moléculaire de manière à obtenir une solution à 3,2 %. A 20 g de cette solution, on a ajouté 1,83 g de tributylamine (2 équivalents). Contrairement à ce qui a été observé avec la triethylamine, il n'est pas nécessaire d'ajouter de l'eau pour que la dissolution s'effectue. On ajoute ensuite goutte à goutte 1,36 g d'ester chlorométhylique de l'acide isobutyrique (préparé suivant (ULICH, J.A.C.S. 43, 662, (1921) (Eb. 65°C/48 Torr) à la solution de polyglutamate de tributylamine et on laisse 3 jours sous agitation à température am biante. Le mélange réactionnel est ensuite précipité par l'eau, redissous dans l'acétone, reprécipité par l'hexane, redissous dans l'acétone et précipité à nouveau dans l'eau. L'analyse RMN du polymère séché montre la présence de pics isobutyle ( δ =1,15 ppm, doublet) caractéristiques du produit recherché et, par intégration, 90 % de substitution (obtenu 1,03 g, 90 %) . Le polymère est également soluble dans l'acétone, la MEK, le THF, le DMF. Le spectre infrarouge d'un film coulé à partir d'une solution de TFA, ainsi que l'analyse élémentaire correspondent à la structure proposée.
Exemple 10: Préparation pharmaceutique à base de polyglutamate de pivaloyloxyméthyle plastifié au PEG:
On dissout 5 g de poly-pivaloyloxymethylglutamate et 5 g de polyethyleneglycol 600 (Fluka, AG) et 2 g d'indomethacine (Sigma) dans 100 ml d'acétone. On coule un film à partir de cette solution sur une plaque de verre et on laisse évaporer le solvant. Le film obtenu, chauffé à 50°C, fond et peut être moulé sous forme de capsules qui, une fois refroidies et plongées dans une solution aqueuse isotonique, laissent diffuser de l'indométhacine dans le milieu.
Exemple 11: Synthèse de poly-acetoxymethylglutamate
On a effectué la synthèse comme dans l'exemple 9, mais en partant de chloromethylacétate.
Le polymère obtenu est également soluble dans l'acétone. Son spectre RHN montre la présence d'un pic à 3,2 ppm, caractéristique du groupe acetyle (3 protons) . Le polymère se dissout dans la soude caustique aqeuse N/100 en s'hydrolysant en quelques minutes.
Exemple 12: Biodegradation in vitro du poly-pivaloyloxymethylglutamate
On a préparé, suivant la méthode de l'Exemple 6, du poly-pivaloyloxyméthylglutamate dont le groupement méthyle est marqué au 14C. On a pour cela synthétisé du chloromethylpivalate en faisant réagir du chlorure de pivaloyle sur du paraformaldéhyde marqué au 14C, selon la technique décrite dans J.A.C.S.,89 (21), 5442, (1967).
L'activité spécifique du polymère, mesurée par combustion est de 3 μCie/g. On a préparé avec ce polymère des films de 3 x 3 cm à partir de solutions dans l'acétone ou dans le TFA. Les films obtenus sont trempés soit dans des solutions enzymatiques de Leucineaminopeptidase de rein de porc (Sigma, 3,7 Unités/ml, tampon 0,1 tris, 5 mM MgCl2, pH 8,4), soit d'estérase de foie de porc, (Sigma, 11,6 Unités/ml, tampon 0,1M Tris, pH 7,5). On mesure la vitesse de dégradation en observant d'une part l'aspect du polymère et, d'autre part, en comptant le degré de radioactivité acquise par la solution. On a renouvelé les solutions enzymatiques chaque jour. On a obtenu les résultats suivants:
Exemple 13:
On dissout du poly-pivaloyloxymethyl glutamate dans de l'acétone et on ajoute 10 % en poids du polymère de polyethylèneglycol 600. On coule la solution sur une plaque de Teflon et on laisse évaporer le solvant. Le film obtenu est translucide et peut être soudé thermiquement vers 120°C.
Exemple 14:
On a préparé un copolymère d'acide aspartique et de leucine (voir Polymer 16, 735 (1975) ) en copolymérisant du β -benzylaspartate NCA et de la leucine NCA (N-carboxyanhydrides) en proportions équimoléculaires. On transestérifie les groupes benzyl ester par le methanol pour obtenir le copolymère poly-( β-methylaspartate/leucine). On saponifie ensuite les groupes methylester par la soude N/10 dans le methanol pour obtenir l'acide poly-(ASP(OH)/leu). L'analyse des acides aminés montre qu'on a une proportion de leucine de
56 % et de 44 % pour l'acide aspartique. Le poids moléculaire Mn est de 35.000 (mesuré par GPC) .
On dissout 1 g de poly-(Asp(OH)/leu) dans 20 g de DMF sec. On ajoute 3,25 g de tributylamine (4 équivalents par rapport aux restes Asp(OH)) et 2,64 g de chloromethylpivalate (4 équivalents). On laisse sous agitation 3 jours à température ambiante. On précipite le polymère dans H2O distillée, on le redissout dans l'acétone, on précipite dans l'éther de pétrole, on redissout dans l'acétone, on reprécipite avec H2O. On sèche. L'analyse RMN montre qu'on a bien obtenu du poly-(pivaloyloxymethylaspartate/leucine) le taux d'estérification étant d'environ
20 % ( δ = 7,5, protons benzyliques; δ = 8 ppm, protons NH; δ = 5.4 et 4,8, protons alpha-CH; δ = 3,95, protons -C-CH3 non saponifiés; δ= 3,3 et 2, protons -CH2-, δ = 1,35 ppm, protons t- butyle). Malgré le taux d'estérification relativement faible, le copolymère est soluble dans l'acétone.
Exemple 15:
A titre comparatif, on a étudié les vitesses d'hydrolyse en milieu alcalin d'un copolymère suivant l'invention marqué comme décrit à 1'Exemple 7, (copolymère glutamate de pivaloyloxymethyl-leucine 85-15 suivant 1'Exemple 8) et d'un copolymère de polyglutamate de méthyle-leucine 85-15, de l'art antérieur préparé par les techniques connues habituelles au moyen de methanol marqué au 14C.
Le polymère suivant l'invention (A) a été converti en un film d'environ 0,25 mm par dépôt sur une plaque de verre d'une couche de solution acétonique qu'on a ensuite soumise à évaporation à l'air. Pour le film de contrôle (B) on a procédé de même à partir d'une solution dans l'acide TFA. On a soigneusement lavé ce dernier film à l'eau afin d'éliminer toute trace de TFA.
On a plongé les films (A) et (B) dans des solutions aqueuses à pH 9,5 (tampon phosphate) en lente agitation et, à intervalles, on a mesuré la radioactivité des produits dissous dans ces solutions d'où on a calculé les taux d'hydrolyse des polymères soumis au test.
On a trouvé les résultats suivants exprimés en % en poids de matière hydrolysée après un temps donné (heures).
Echantillon (A) Echantillon (B)
temps (h) % en poids temps (h) % en poids
1,5 2,8 18 1,8
2,5 5,0 42 4,2
4,5 13,2 64 5
8 37,25 88 5 ,9
8 dissolution 112 6,8
On voit, d'après les résultats ci-dessus que le copolymère (A) se dégrade à tel point en 8-10 h que le médicament qu'il aurait pu contenir se serait dissous entièrement dans de telles conditions, alors que le copolymère de l'art antérieur n'est que très peu altéré après 112 h dams les mêmes conditions.
En faisant varier le taux de leucine du copolymère (A) , on peut faire varier le temps d'hydrolyse, dans le sens d'une augmentation en augmentant ledit taux et d'une diminution en réduisant ledit taux.