LE CORPS QUI ME PORTE par Ernesto Neto

Exposition présentée au Guggenheim de Bilbao du 14 Février 2014 au 18 Mai 2014

Ernesto Neto est un artiste plasticien brésilien né en 1964 à Rio de Janeiro où il demeure et travaille actuellement.

Cet artiste crée d’imposantes oeuvres qu’il expose à travers le monde entier dans lesquelles le visiteur peut se mouvoir. Ses oeuvres mêlent sensations olfactives, visuelles et tactiles. Elles sont reconnaissables par les grandes pièces de polyamide – matériaux utilisés pour les collants féminins – remplis de sable, de farine, d’épices ou encore de billes produisant un aspect organique. Ces matériaux façonnent des formes géométriques rondes et douces qui apaisent le regard du visiteur et l’invitent à interagir avec la sculpture.

L’exposition ici présentée est « Le corps qui me porte » déclinée en plusieurs oeuvres telles que « Troc troc » ou « Je vend des bonbons » ou encore « La maison des rêves ». L’oeuvre crée un cocon dans lequel le visiteur peut s’échapper du quotidien. Neto le souligne très justement « Nous recevons constamment des informations, mais ici, je veux que nous cessions de penser. Nous réfugier dans l’art. Je crois que ne pas penser est bon, on respire la vie ». Ces sculptures sont une véritable invitation au voyage sensoriel et spirituel. Le spectateur devient acteur de l’oeuvre en expérimentant avec son corps la conception de l’oeuvre. Ernesto Neto invite le visiteur à se poser des questions sur la nature de l’oeuvre, son fonctionnement, les odeurs, les formes et les couleurs qui s’y trouvent…

L’installation « Troc Troc » permet au visiteur de participer à la construction de l’oeuvre. On y retrouve comme à l’accoutumé des poches remplies de billes de verres délimitant l’oeuvre dans l’espace du musée. Ernesto Neto y a disposé plusieurs objets et convie chacun à échanger un objet qu’il possède avec un de ceux présents au sol. Ainsil’oeuvre est en perpétuelle évolution. Ernesto Neto s’est inspiré de la nouvelle tendance qu’est le troc répondant aux inégalités économiques de notre société. Le troc permet de renforcer les liens sociaux par le partage et de nous faire prendre conscience des besoins qui nous sont nécessaires.

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« Troc Troc », Ernesto Neto, 2014, Musée Guggenheim Bilbao, Espagne

L’installation « Je vend des bonbons » s’inspire d’une chanson d’une école de Samba, Baleiro Bala, racontant l’histoire d’un vendeur ambulant de bonbons dans l’un des quartiers les plus pauvres de Rio de Janeiro. Ernesto Neto, à travers cette oeuvre de filet de couleur jaune, orange, vert, bleu et violet tendu au plafond et de poches de polyamide remplies de canettes de bière ou de soda ou encore de grosses noix de coco encore vertes, dénonce les conditions de vie des quartiers populaires de Rio de Janeiro. Le visiteur est une fois de plus invité à interagir avec l’installation grâce aux instruments mis à disposition. Ernesto Neto souhaite plonger le visiteur dans l’ambiance brésilienne de son enfance grâce aux couleurs, aux instruments et aux objets.

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« Je vend des bonbons », Ernesto Neto, 2014, Musée Guggenheim Bilbao, Espagne
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« Je vend des bonbons », Ernesto Neto, 2014, Musée Guggenheim Bilbao, Espagne
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« Psychanalyse des sens », Gisèle Harrus-Révidi, Petite Bibliothèque Payot, 2006

Gisèle Harrus-Révidi, psychanalyste, auteur de « Psychanalyse des sens »,  affirme que l’éducation des cinq sens de l’enfant se fait de manière inné et grâce au milieu familiale et culturel qui l’entoure. L’enfant crée son propre vocabulaire sensoriel suite aux expérimentations auxquelles il aura recourt durant son développement. Gisèle Harrus-Révidi explique que « la bouche est le carrefour anatomique, physiologique et psychique où se rencontrent les mets et les mots, le sensoriel et le langage. ». A contrario, l’odorat, le plus archaïque de nos cinq sens, n’est exploité qu’en parti par l’humain. Le monde est donc d’abord ressenti ce qui amène à une pensé plus proche de sa vérité afin de nous inciter à nous poser des questions existentielles. C’est ce qu’essaye de développer Ernesto Neto au travers de ses oeuvres.

 

 

Flammenn Briand-Vaugeois

 

Sitographie :

Guggenheim Bilbao, Musée Guggenheim Bilbao. « Ernesto Neto : Le corps qui me porte », http://ernestoneto.guggenheim-bilbao.eus/fr/, consulté le 11/11/2016.

Culturieuse, Biodiversité artistique. WordPresse, « Ernesto Neto (1964) Sensorialité », https://culturieuse.wordpress.com/2014/09/01/ernesto-neto-1964-§-sensorialite/, consulté le 11/11/2016.

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