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C'est la ministre française des affaires sociales et de la santé, Marisol Touraine, qui a annoncé la prochaine hausse des prix du tabac dès le 1er juillet. En lieu et place de deux hausses de 0,20€ (0,25 franc) en juillet et octobre, comme prévu initialement, la hausse sera brutale cet été. - - Cette augmentation estivale fera passer le prix du paquet le moins cher à 6,50€ (8 francs), et celui du plus vendu à 7€ (8,5 francs). Dans un premier temps, les cigarettiers français pourraient ne pas répercuter les hausses décidées par le gouvernement, afin de les étaler dans le temps et d'atténuer ainsi l'impact sur les ventes. - - Le paquet le plus vendu de 3,20€ à 7€ en 13 ans - - La hausse s'ajoute aux augmentations subies depuis une quinzaine d'années. Ainsi, le paquet de Marlboro, qui représente 25% des ventes en France, est passé de 3,20€ en 2000 à 6,60€ en octobre 2012. Et donc à 7€ dès le 1er juillet. - -

- Une hausse des prix vertigineuse qui est assumée par la ministre française dans cet entretien vidéo, au nom de la lutte contre les ravages du tabac. - -

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L'interview politique de Christophe Barbier - Marisol Touraine - - Immédiatement, les buralistes français ont demandé un moratoire de l'augmentation des prix du tabac: le président de la Fédération française , Pascal Montredon, souhaite bloquer toute augmentation des prix «tant que les tarifs des pays voisins ne se seront pas rapprochés significativement de nos propres prix». - - Car les pays voisins, c'est bien là que le bât blesse: des milliers d'habitants des régions frontalières s'approvisionnent dans les pays limitrophes. Et notamment en Suisse. - - Certes, la Confédération n'a pas de tarifs aussi bas que le Luxembourg, Monaco ou Andorre. Mais le différentiel est suffisant et les flux quotidiens (270'000 frontaliers et plusieurs dizaines de milliers de résidents suisses en France) assez volumineux pour que les achats de cigarettes en Suisse au dépend de la France fasse souffrir les buralistes de Haute-Savoie, de l'Ain, du Jura, du Doubs et du Haut-Rhin. - -

- «Les buralistes qui se trouvent dans ces zones géographiques sont les premiers touchés et subissent de plein fouet les achats transfrontaliers de tabac. L’écart de prix d’un paquet de cigarettes entre la France et ses voisins européens (de 1,04 à 1,80€ sur la référence la plus vendue) accentue le poids d’un marché parallèle qui se développe considérablement depuis plusieurs années, et qui est évalué à plus de 20% du marché officiel», explique Sylvain Heubert, porte-parole des buralistes français. - - Certes, la force du franc a atténué cette attractivité des cigarettes suisses auprès des clients français. «Acheter un ou deux paquets, ce n'est pas intéressant, mais quand on prend deux cartouches, on économise plus de 20€ (25 francs)», témoigne Roger S., qui vit à Annemasse et travaille à Genève. - - Tabac et essence: avantages qui se cumulent - - Un avantage sur le volume qui s'additionne au gain sur le carburant: malgré le franc fort, le sans plomb reste légèrement plus avantageux ici en Suisse pour les habitants de France voisine. - - «Un prix attractif du carburant joue un rôle crucial dans la fréquentation de la boutique, donc la vente de cigarettes: un client fumeur qui vient pour faire le plein achètera très souvent des cigarettes aussi. D'où la volonté de cumuler les deux avantages majeurs: un emplacement stratégique et des prix de carburants bas», précise Marie-Louise Scherrer, porte-parole de Migrolino . - - Et surtout, le déplafonnement des achats de tabac à l'étranger pourrait jouer un grand rôle: le jugement rendu le 14 mars dernier par la Cour européenne de justice condamnait la France pour ses limitations des achats de cigarettes à l'étranger. Une limitation qui contrevenait à la libre circulation des marchandises. - - Des gains substantiels sur la durée - - Frontaliers et vacanciers peuvent désormais acheter des cartouches en Suisse sans limites «pour un usage personnel». Pour Roger S., l'achat de dix cartouches pourrait donc représenter un gain de 100€. - - Pour un couple de fumeurs réguliers dont chacun consommerait un paquet par jour, l'économie annuelle pourrait atteindre 900€, soit 1100 francs. De quoi voir les buralistes suisses se frotter les mains dans les mois à venir.

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