Les chemins vers Rome

Le Saviez-vous ?

En espagnol , Chemin se dit Camino, Pèlerin se dit Peregrino.

En italien, Chemin se dit Cammino , Pèlerin se dit Pellegrino.

Histoire de la
Via Francigena

La « Via Francigena » (également appelée « Iter Francorum ») signifie « La voie des Français », à l’instar du terme « Camino Frances » sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. L'expression Via Francigena désigne en effet un faisceau d’itinéraires empruntés par les Francs qui voyageaient et acheminaient des marchandises du nord de l’Europe vers les pays de la Méditerranée. C’est pourquoi l’historien Jacques Le Goff décrit cette voie comme « le pont qui relie l’Europe anglo-saxonne et latine ».

En 990, Sigéric, archevêque de Canterbury, emprunta l’un de ces axes Nord/Sud (l’ancienne Via Agrippa qui reliait Rome à Boulogne) pour aller recevoir le pallium (étole en laine ornée d’une croix) des mains du pape Jean XV.

Le port de cet ornement sacerdotal, réservé à certains primats ou archevêques, symbolise la communion avec le successeur de saint Pierre. L’enjeu était donc suffisamment important pour que ce voyage restât inscrit dans l’histoire.

Les étapes du voyage de Sigéric

Sur le chemin du retour, Sigéric consigna les 79 localités où il fit étape, avant de rejoindre Canterbury, son siège épiscopal : 48 en Italie, 7 en Suisse, 24 en France. Il lista par exemple : l’arrivée en Toscane près de Radicofani, le passage à Sienne, la traversée de l’Arno à Fucecchio, puis Lucques, Pontremoli et Montelungo. Après le col de la Cisa, dans le territoire de Parme, Sigéric cite « Sancte Moderanne » (Berceto), « Philemangenur » (Fornovo), « Metane » (Medesano ou Costa Mezzana) et « Sancte Domine » (Fidenza).

Puis il quitta l’Italie par le col du Grand Saint Bernard, et traversa la Suisse par Bourg-Saint-Pierre, Saint-Maurice, Lausanne et Orbe. Dans les étapes françaises, acheminant Sigéric jusqu’à Calais, on reconnaît notamment Pontarlier, Besançon, Bar-sur-Aube, Châlons-en-Champagne, Reims, Arras. L'archevêque franchit la Manche pour rejoindre Canterbury, mais cette étape n’est pas mentionnée dans son manuscrit.

La carte ci-dessus n'est, bien sûr, pas de l'époque de Sigéric.

La liste des 80 étapes de Sigéric est donnée sur le site du pèlerin et écrivain François-Xavier de Villemagne, qui a parcouru la Via Francigena ou sur le site italien L'Angolo di Hermes-Via Francigena.

Le développement du pèlerinage

Au Moyen Age, les trois grands pèlerinages chrétiens étaient ceux qui menaient vers Rome, Jérusalem et Saint-Jacques-de-Compostelle. De nombreux voyageurs empruntèrent alors la Via Francigena, appelée aussi « Via Romea ». En 1154, l’abbé islandais Nikulas de Munkathvera suivit le trajet emprunté par Sigéric à partir du col du Grand Saint Bernard.

L’infrastructure de cet itinéraire, également utilisé pour les déplacements militaires et les échanges commerciaux, connut un fort développement. Comme sur le Camino Frances en Espagne, des villes et des bourgs se déployèrent. La ville de Sienne, par exemple, doit sa croissance à la Via Francigena, si bien que l’historien Sestan la nomme « ville née de la route ». De même, les lieux où le pèlerin était accueilli se multiplièrent. En Italie, la route fut jalonnée de « mansiones », ancêtres des gîtes d’étapes. Les ordres monastiques (comme les chevaliers d’Altopascio) et chevaleresques (chevaliers du Temple, chevaliers de l’Hôpital de Saint-Jean-de-Jérusalem) se mirent par ailleurs au service du pèlerin en lui prodiguant l’hospitalité.

La fréquentation de cette route s’accrut encore à partir de 1300. Cette année-là, le premier jubilé romain fut en effet proclamé par le pape Boniface VIII. Désormais, tous les pèlerins qui, durant une année jubilaire, visiteraient les basiliques romaines consacrées à saint Pierre et à saint Paul bénéficieraient d’une indulgence plénière, à condition de recevoir les sacrements de la communion et de la confession.

A partir du XIVe siècle, cependant, plusieurs événements allaient ralentir la progression du pèlerinage. Pour l’année jubilaire de 1350, le roi Philippe de Valois interdit à ses sujets de se rendre à Rome. En 1399, Charles VI réitéra cette interdiction. Les périodes de guerres et d’épidémies, ainsi que les conséquences de la Réforme, diminuèrent également le flot des Romieux.

En 1550, ils n’étaient que 50 000 à venir des pays étrangers pour recevoir la bénédiction pascale. Mais vingt-cinq ans plus tard, le pèlerinage allait connaître un nouvel essor, dû en partie aux déclarations du Concile de Trente. On recensa plus de 400 000 pèlerins en 1575 et 700 000 en 1650.

A partir de la fin du XVIIe siècle, les critiques acerbes contre la pratique du pèlerinage n’épargnèrent pas la pérégrination romaine. Dès lors, ce seront surtout des pèlerins italiens qui viendront se prosterner devant les reliques de saint Pierre

Texte,  de Gaëlle de la Brosse, édité par Alice Méker (Pèlerin n°26 26 mars 2014),  publié avec l'aimable autorisation de l'éditeur (site du Pèlerin).

La Via Francigena
aujourd’hui

C’est en 1993 que le gouvernement italien décida de revaloriser la Via Francigena. L’ensemble des régions, provinces et villes situées le long de cet itinéraire acceptèrent de collaborer pour mettre en valeur son patrimoine culturel et naturel. Le Conseil de l’Europe s’intéressa au projet de remise en valeur de l'itinéraire de la Via Francigena en 1994, et attribua officiellement à la Via Francigena la mention « Itinéraire culturel du Conseil de l’Europe » en 2004.

L'itinéraire de pèlerinage vers Rome suit aujourd'hui l'antique via Francigena. Les étapes du manuscrit de Sigéric (environ 20 kilomètres par jour) ont servi de base à l'itinéraire actuel.

Ce chemin historique, a été remis en valeur en Italie par  le Ministère du Patrimoine, de l'Activités Culturelles et du Tourisme italien (MiBAC), par l'Association Européenne de la Via Francigena (AEVF), par l'Association Internationale Via Francigena (AIVF) et par la Confraternita di San Jacopo di Compostella de Perugia (bretelle Montgenèvre-Vercelli puis chemin vers Rome),  Le parcours n'est pas le même suivant l'association qui l'a défini. Différents itinéraires sont proposés, certains difficiles, d'autres parfois dangereux. Des communes improvisent de nouveaux parcours non terminés. La signalisation est incomplète et variée. 

  • le tracé officiel VF de l'AEVF et du MiBAC,  plus long de 100 kilomètres que les autres car parfois "touristique".  Depuis 2011 essai de normalisation de la signalétique. Voir le site Caminnando sulla Via Francigena
  • le tracé de l'AEVF.
    Signalétique AVEF

 

  • le tracé de la Confraternita (Monica d'Atti et Franco Cinti).
    Signalisation par flèche blanche (direction Rome) ou flèche jaune (direction vers Santiago) avec pèlerin stylisé.
    Signalisation du tracé de la Confraternita

 

  • et bien d'autres chemins ; consulter le site : xacobeo.fr  et le document "Vademecum" ou "Viens avec moi"
     

Les guides relatifs à ces chemins sont décrits au chapitre suivant.

En France, une Association fut également créée en 2007 pour développer cette voie et le pèlerinage vers Rome, en cohérence avec l’Association Européenne des Vie Francigene. Cette Association Via Francigena France (AVFF) est basée à Reims. Le tracé en France n'est pas encore entièrement balisé.

Les kilométrages sont approximativement : en Angleterre de 35 kilomètres (1 étape), en France d'environ 450 kilomètres (30 étapes), en Suisse environ 230 kilomètres (12 étapes) et en Italie environ 900 kilomètres (44 étapes).

De nombreux sites sur Internet décrivent les étapes de ce chemin, Vous trouverez la liste de ces sites à la page Liens Utiles.

Le trajet de Sigéric a été retenu pour promouvoir la Via Francigena. Mais aujourd’hui comme hier, « tous les chemins mènent à Rome ». C’est ainsi que plusieurs itinéraires acheminent le pèlerin vers la Ville sainte (ou partent de celle-ci). Outre celle qui a été parcourue par Sigéric, citons également :

  • - la variante qui part de Montgenèvre : puis rejoint la Via Francigena à Vercelli, en Italie,

  • - la Via della Costa ou voie de la côte ligure, qui part de Menton, entre en Italie à Vintimille puis rejoint la Via Francigena à Sarzana, en Italie,

 

  • Il existe également, une Via Francigena du sud, qui relie le Monte Gargano et la côte est de l'Italie à Rome, et qui, dans le sens inverse, permet aux pèlerins de prolonger leur voyage jusqu’à Jérusalem en s’embarquant dans l’un des ports italiens de la côte adriatique : Bari, Brindisi ou Otranto, ou de se diriger vers le sanctuaire de Santa Maria di Leuca, à la pointe sud-est des Pouilles (cap de Finibus Terrae), où, selon la tradition, saint Pierre aurait débarqué lorsqu’il est arrivé de Terre sainte pour se rendre à Rome.

Prolongations des chemins PACA
vers Rome

La Via Francigena comporte trois bretelles assurant son raccordement aux chemins jacquaires en Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Bretelle Montgenèvre - Vercelli

Elle part de Montgenèvre, rejoint la Via Francigena à Vercelli, en Italie, puis se poursuit vers Rome.

Le parcours de 900 kilomètres, de Montgenèvre-Vercelli-Rome, est décrit dans deux documents de Monica d'Atti et Franco Cinti, édités par « Terre di Mezzo » :

Guida alla via Francigena : guide en italien, de 264 pages avec les schémas et le descriptif des 38 étapes. Ce guide existe aussi en Anglais.
La Via Francigena. Cartografia e GPS : une cartographie au 1/30.000 ème, complète et détaillée, sous pochette plastique, 3 dépliants découpables par étape, avec les distances, les dénivelés, les coordonnées GPS.

Ces guides existent en italien et en anglais.

Ils sont régulièrement mis à jour. Consulter le site de la Confraternité de Saint-Jacques de Perugia, on peut y trouver les dernières évolutions du parcours (news percoso) et des hébergements (news hospitalità). Ces guides peuvent être achetés en ligne sur les sites Libri Terre ou Amazon.it.

Guide du Chemin de Rome, de Montgenèvre à Rome
Jean-Yves Grégoire

Rando éditions. Le seul guide en français qui décrive la variante Montgenèvre-Vercelli. Malheureusement ce guide n'est pas à jour et le chemin a beaucoup évolué depuis sa parution en 2011 (par exemple, les 3 premières étapes).

La Via Francigena, le chemin de Sigeric en Italie
Adelaïde Trezzini, Yvette Terrien, Céline Heckmann

Lepère éditions. Ce guide, coédité avec l'AIVF décrit  seulement le Chemin du col du Grand Saint Bernard à Rome, pas la variante Montgenèvre-Vercelli.

Bretelle Menton - Sarzana, par la Côte Ligure (Via della Costa)

La Via della Costa fait suite au GR653A. Elle part de Menton, le long de la côte de la Riviera italienne, traverse la magnifique région des Cinque Terre (cinq terres)  pour rejoindre la Via Francigena à Sarzana. Il existe deux parcours différents. Attention veillez à vous assurer que les hébergements pèlerins sont disponibles, sinon, réserver vos hébergements le long de la côte car la région est très touristique aux beaux jours et pendant les week-ends.

 

  • Chemin de Silvio Calcagno et Anna Rocchi

C'est un chemin évitant, autant que faire se peut, le macadam et le tourisme de la Riviera italienne. Parcours magnifique qui permet de visiter l'arrière pays et ses vieux villages, souvent par des chemins ou des routes anciennes, mais sans jamais s'éloigner de la mer. Parcours de 360 kilomètres en 12 étapes. On ne monte jamais trop haut, mais on ne fait que "monter et descendre". Plus de 10.000 mètres de dénivelé en deux semaines de marche.  pas hésiter à raccourcir les quatre premières étapes proposées par Silvio. Bonne condition physique exigée.

Le parcours est décrit en italien, français, espagnol et anglais sur le site Via della Costa. Le site comporte des cartes très détaillées, que l'on peut agrandir, et la liste des hébergements pèlerins.

Un guide en italien a été édité et peut être commandé en ligne sur le site de l'éditeur.

Via della Costa

 

  • Chemin de Monica d’Atti et Franco Cinti

Des Alpes à Rome, marchez le long du parcours historique de la "Via Francigena" - parmi les pèlerinages les plus célèbres d'Europe - en passant par Gran San Bernardo, le Piémont, la Lombardie, l'Emilie, la Toscane et le Latium. Un itinéraire unique qui serpente à travers des paysages insolites, des églises médiévales et des villages charmants; être couvert en totalité ou par coups courts, seul ou en groupe, à la redécouverte de cette dévotion qui a contribué à forger la foi chrétienne et l'ensemble de la civilisation européenne. Les auteurs, parmi les premiers et les plus renommés experts de la "Via Francigena", offrent non seulement les indications pour partir, mais aussi la signification la plus profonde et la plus authentique du voyage. Le volume, en plus des informations utiles - quand y aller, description détaillée de la route, cartes, altimètres, variantes officielles, endroits où dormir et visiter - offre également des traces GPS, des extensions numériques et des fichiers PDF téléchargeables pour smartphones et tablettes. Existe qu'en italien.

Ce guide peut être acheté en ligne sur Amazon.it ou dans les bonnes librairies italiennes.

LA VIA FRANCIGENA DEL PELLEGRINO

 

Bretelle Larche - Neive

Il s'agit de la continuation sur le territoire italien de la variante du Col de Larche de la Via Domitia. Elle passe à travers la Valle Stura di Demonte jusqu'à Cuneo, puis continue jusqu'à Neive où elle rejoint Le Chemin d'Assise venant de Vézelay à Aulla. Vous pouvez décider de continuer jusqu'à Assise puis Rome ou prendre la Via Francigena direction Rome.

 

Guide Larche Neive : serveur1 Trace GPX : serveur2

Guide Neive Larche : serveur1 Trace GPX : serveur2

Page Facebook (pour les mises à jour) 

 

Contacter pour information :

Arrivée à Rome

Hébergement à Rome

Depuis mai 2009, une Maison des pèlerins, la spedale della Provvidenza, gérée par la Confraternita di San Jacopo, accueille les pèlerins munis de leur carnet de pèlerin.

Testimonium

Tout pèlerin arrivant à Rome peut demander à recevoir le Testimonium Peregrinationis Ad Limina Petri : l'équivalent de la Compostela de Santiago.

Retour de Rome

Par train, avion, ferry (port de Civitavecchia à 60 kilomètres de Rome) ou ... à pied bien sûr.

La Francigena du Sud

Comme souvent en Italie plusieurs tracés. Nous décrivons dans cette page que de la Via francigena de Monica D'Atti et Franco Cinti qui a été la première à concevoir un itinéraire. Consulter le site Vie Francigene del Sud pour découvrir le "chemin officiel" assez différent du précédent.

Historique du chemin

De nombreux pèlerins du Moyen Age, après avoir atteint Rome, ont continué vers les ports de la cote adriatique (Bari, Brindisi, ou Otranto) pour s'embarquer vers Jérusalem et la Terre sainte. Ils cheminaient  sur la  Via Gerosolomitana (Route de Jérusalem) ou la Via Romea pour ceux qui marchaient dans la direction opposée.

Cette route était la plus directe pour amener les pèlerins à rejoindre les lieux de dévotion. Le premier de ces sanctuaires, souvent ultime but du chemin, était sur le Mont Gargano : Monte Sant'Angelo, où on vénérait l'archange Michel. Un chemin qui  provoqua très vite la dévotion des Lombards et des peuples normands, des croisés de passage et de beaucoup de pèlerins individuels. Un autre important motif d'attrait fut le déplacement des reliques de saint Nicolas de Myra à Bari en 1087. La vénération commune de ce saint, qui unissait l'église d'Orient et celle d'Occident, attira beaucoup de voyageurs voulant faire ce pèlerinage. En poursuivant vers le sud un dernier site fascinait : Santa Maria di Finibus Terrae, sanctuaire marial posé sur un lopin de terre, sur le talon des Pouilles. Un rappel dévotionnel et suggestif, de l’autre Finisterre, qui à l’occident fermait le chemin de Saint-Jacques de Compostelle. L'importance de cet héritage historique et culturel augmenta au cours des siècles grâce aux passages des pèlerins et des armées croisées, des princes et des rois, des marchands et des hommes d'église. On comprend que beaucoup d’étrangers arrivant dans les Pouilles pour s'embarquer vers la Terre sainte, choisirent à leur retour d’y rester, comme le firent les Normands, ensorcelés par ces lieux et par le climat bien plus accueillant que celui de leur terre natale. Souvent celui qui allait en Terre sainte  revenait avec des reliques importantes et les offrait à ses églises, à ses compatriotes ; presque toujours il revenait avec des histoires à raconter, des usages et solutions techniques nouvelles à enseigner. Tout ceci fit des Pouilles une terre de passage, mais aussi une terre de retour et de nouvelles naissances. Les splendides cathédrales romanes qui l’embellissent , du nord au sud, en sont un  témoignage évident et immédiat. 

Le chemin

Qui de mieux que les auteurs du guide  Monica d’Atti et Franco Cinti  pour parler de ce chemin.

C’est un parcours qui traverse les campagnes et les villes et qui utilise des sterrati (routes empierrées), des sentiers, des routes asphaltées primaires et secondaires. C’est un chemin qui ne s’interrompt pas, qui ne cherche pas à s’échapper : un chemin qui présente la beauté comme la laideur que l’on peut rencontrer dans notre monde. C’est un chemin vrai et transparent. On marche le long de l’historique et très belle Via Appia, et ensuite sur la Via Latina, la Via Triana et finalement sur la Via Traiana-Costantiniana ou la Via Traiana-Calabra, ou mieux, sur ce qui reste de ces parcours, sur ce que nous ont laissé nos ancêtres. On passe à travers la campagne du Lazio que vous verrez s’évanouir dans celle de la Campania, on travers la chaîne montagneuse des Apennins (col à 940 m d'altitude), pour redescendre tranquillement sur la plaine ensoleillée de la Tavoliere pugliese avec ses champs de céréales et ses oliviers. On marche le long d'une terre suspendue entre ciel et mer et qui ne semblera jamais s’arrêter jusqu'à l'extrémité sud-est de la région des Pouilles (le Salento). Malheureusement tout n’est pas poésie, on passe parfois dans le désordre et l’incurie de certaines périphéries où Ies décharges sauvages enlèvent la dignité et l’humanité de cette terre d’oliviers. Mais c’est le chemin, dans sa vérité et dans son intégralité.

Le parcours a été divisé en étapes (ndlr : 30 pour 800 kilomètres) au terme desquelles il est toujours possible de dormir. Beaucoup de ces étapes peuvent par la suite être modifiées selon les possibilités des repos indiquées dans le guide. Les étapes proposées ne sont pas rigoureusement définies, elles sont seulement des suggestions de chemin journalier, en considérant un parcours moyen de 25 kilomètres par jour, ou bien même moins lorsque la localité atteinte est un lieu important.

Le parcours décrit part de Rome et se dirige vers le sud à travers le Latium, la Campanie et les Pouilles en parcourant de nouveau les routes qui depuis des siècles ont vu le plus de passage des pèlerins. Le choix de ce parcours est le fruit de beaucoup d'études historiques, qui ont donné naissance à la synthèse actuelle, à un parcours vraiment réalisable aujourd'hui. En effet, comme on le sait, beaucoup d’anciennes routes ont disparu, d’autres sont maintenant parcourues par les automobiles et ne permettent pas le transit des piétons avec un minimum de sécurité. Nous avons donc cherché, lors de ces années de recherche et d'exploration, des passages possibles et réels dans les diverses régions pour présenter un chemin praticable sans solutions de continuité. Nous précisons que ce chemin, encore plus de la Francigena, est un parcours pour pèlerins « adultes », c’est à dire, des personnes qui ont déjà affronté les fatigues d’étapes longues et compliquées ; des personnes donc capables de choisir l’essentiel et qui auront une  profonde motivation pour dépasser toutes les difficultés. Ce n’est pas un chemin à entreprendre pour avoir une agréable fin de semaine, pas une proposition pour un tourisme « pique-assiette » lent ou néo-pauvre, ni un chemin qui propose seulement d’agréables passages sur des sentiers ombragés. C’est au contraire une longue route qui amène « au bout de la terre », sur asphalte, sterrati, le long de rivages marins et de sentiers à peine visibles.

NDLR :Ayant parcouru ce chemin en mai 2015 avec ma femme,  je peux assurer que les difficultés ne sont pas si terribles que cela, si ce n'est 2 étapes de 40 kilomètres mais plates. Nous en sommes revenus heureux d'avoir accompli un magnifique parcours enrichi par son patrimoine et ses paysages. L'accueil des Italiens est toujours aussi chaleureux et, en cas de difficultés physiques, les trains et les bus ne sont jamais loin. J'ajouterai que les meilleurs saisons pour faire ce chemin sont le printemps (les magnifiques bords de mer sont déserts, mais l'eau de la mer est un peu froide), la fin de l'été et l'automne. En plein été la chaleur pourrait rendre pénible le chemin en particulier dans les Pouilles. C'est aussi l'époque d'un intense tourisme et il est sans doute difficile de trouver des hébergements à des prix raisonnables.

LA VIA FRANCIGENA DEL SUD

 

Le guide est en italien. Il contient une description détaillée des étapes (à pied et à vélo), du patrimoine, et  des graphiques de cartes qui aident le pèlerin à se  diriger.
Le balisage, quand on le trouve, est matérialisé par un symbole chrétien : un Ichthus (poisson en grec). 

Ichthus

 

Il est possible de se procurer les traces GPS (KML et GPX) du chemin en les demandant aux auteurs.

Ce guide peut être acheté en ligne sur le site de l'éditeur Libri Terre, sur le site Amazon.it ou dans les bonnes librairies italiennes.