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SUISSE

Oskar Freysinger, figure de proue des anti-minarets, a le triomphe modeste

Celui qui a le plus ardemment défendu le oui au référendum suisse sur la fin des constructions de minarets est un homme aux multiples casquettes. Portrait.

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"Je ne m’attendais pas à ça… !" C’est par une réaction d’étonnement qu’Oskar Freysinger a accueilli les résultats du référendum, dimanche. Le conseiller national du parti de l'Union démocratique du centre (UDC), parti de la droite libérale et ultra-conservatrice, a pourtant été l’un des ardents défenseurs du oui à l’initiative populaire "contre la construction de minarets". Étant donné ses positions sur l'islam, l’homme avait choisi un lieu curieux pour attendre les résultats, ce dimanche : le Centre islamique de Lausanne.C'est la première fois qu'il visitait une mosquée.
 
Dans un reportage tourné par la télévision suisse TSR, Oskar Freysinger apparaît au milieu de musulmans en prière. Et l’homme - tenue décontractée, cheveux longs - se montre inquiet, quasiment ébranlé d’apprendre le triomphe du oui (voir vidéo ci-dessous).
 

 

À la sortie, au moment de remettre ses chaussures, il n'en mène pas large lorsqu'un fidèle lui assène : "J'vous boxerais bien la gueule !" Peu après que les résultats soient tombés, il fait savoir qu’il demandera une protection policière spéciale. Puis se rétracte. "J’étais surtout inquiet pour ma famille. Et je reconnais que, au moment où j’ai appris que nous allions gagner, j’ai eu mal au bide et un moment de panique. Mais je me suis dit :'Mon propos n’est ni extrémiste ni haineux, les choses devraient bien se passer.'", explique-t-il au quotidien "Le Matin". Ce qui fait réagir ses confrères de Berne : "Oskar Freysinger a peur de sa réussite, mais, quand on joue avec le feu, on finit par se brûler les mains", s’exclamait lundi le conseiller national Vert Antonio Hodgers.
 

 

 
Trublion de la politique
 
Interrogé par "Le Matin", l’homme tend paradoxalement la main à la communauté musulmane : "Les musulmans ont été trop discrets. Ils auraient dû sortir du bois." Et joue le "vainqueur modeste", d’après Le Temps, principal quotidien francophone helvète.
 
Qui est Oskar Freysinger ? Un homme à plusieurs casquettes. Pas seulement un trublion de la politique qui secoue Berne avec ses sorties fracassantes (lire "On fait entrer les incendiaires " et "Oskar Freysinger, piégé par ses amalgames sur l’islam", articles parus dans "Le Temps". Voir aussi sa confrontation avec Tariq Ramadan lors d’un débat à la télévision). A 49 ans, il est également professeur d’allemand en lycée, écrivain, et musicien à ses heures.
 
D’après l’intéressé, son roman, "Die Schachspiral" ("La spirale aux échecs", éd. de la Matze, 2006), ferait l’objet d’une adaptation au cinéma par un réalisateur américain - il refuse de dire qui -, avec Tom Hanks comme tête d’affiche. Il envisagerait même de quitter la politique pour se consacrer à l’écriture…
 
L'homme politique, qui a le goût de la provocation et des débats fielleux, voudra sûrement faire fructifier la victoire personnelle engrangée dimanche dernier. Il annonce déjà qu'il s'attelle à la question du port du voile à l'école, et l'expulsion des "criminels étrangers". Et serait ravi de voir le débat sur les minarets essaimer à l'étranger (voir notre vidéo ci-dessous).
 

 

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