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Libération

Berlusconi et Khadafi, la dolce vita

La visite du «guide» libyen en Italie suscite la polémique au sein de la classe politique.
publié le 10 juin 2009 à 17h32
(mis à jour le 10 juin 2009 à 17h33)

Comme un air de déjà vu. En décembre 2007, le voyage en France de Mouammar Khadafi avait suscité la même polémique. Le leader libyen est arrivé aujourd'hui à Rome, accueilli en grande pompe par Sivio Berlusconi. Accompagné de 200 personnes, le «guide» est allé planter sa tente dans le parc de la Villa Doria Pamphili, même s'il dormira dans le somptueux palais éponyme datant du XVIIe siècle.

Le gouvernement de Berlusconi espère une coopération accrue dans les domaines de l'immigration et de l'économie, après le règlement d'un lourd contentieux colonial entre les deux pays. En août 2008, un traité a soldé les comptes de plus de trente ans de colonisation italienne (1911-1942). Rome s'est engagé à verser 5 milliards de dollars de dédommagements sous forme d'investissements sur les 25 prochaines années.

«Prix Nobel du terrorisme»

En échange, Tripoli a notamment promis de lutter plus efficacement contre l'immigration clandestine à partir de ses côtes. Les Libyens ont accepté pour la première fois début mai de reprendre 500 immigrés interceptés par la marine italienne, une opération dénoncée par les organisations de défense des droits de l'homme, dont Human Rights Watch.

La visite de Khadafi, et notamment son intervention demain au Sénat, suscite de nombreuses réactions en Italie. Il y a deux ans, «le dalaï lama n'a pas été autorisé à parler devant le Sénat alors que cela est permis à Kadhafi, un dictateur», a dénoncé dans un communiqué Felice Belisario, chef du groupe des sénateurs de l'Italie des valeurs (IDV). Un autre membre de ce parti a fustigé Khadafi, ce «prix Nobel du terrorisme».

(Source AFP)

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