L'Oise Agricole 02 mars 2023 a 08h00 | Par Dominique Lapeyre-Cavé, Dorian Alinaghi

Les éleveurs ovins de l'Oise encore sur le podium

Il faut croire que l'on ne peut pas détrôner les éleveurs ovins de l'Oise au concours du Salon international de l'agriculture. Avec une trentaine de récompenses, ils survolent la compétition et prouvent le savoir-faire de l'élevage ovin du département.

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Voilà des années que les éleveurs sélectionneurs ovins de l'Oise, que ce soit en race Île-de-France ou en Suffolk, nous habituent à faire une véritable moisson au Concours général agricole et 2023 n'aura pas dérogé à la règle. «Avec 9 premiers prix, c'est une année exceptionnelle pour nous, l'aboutissement d'un long travail et surtout de la passion», se réjouit Marc Lefèvre, éleveur en race Île-de-France à Catigny. Même satisfaction pour Jean-Pierre Josselin, de Méry-le-Bataille, qui revient avec 8 prix, dont 6 premiers, sur les 10 animaux présentés. Pour sa 15e participation, Willy Balderacchi, éleveur à Caisnes, a remporté cinq prix. Il a préparé huit bêtes durant plusieurs mois pour concourir face à des concurrents nationaux, mais aussi oisiens. «On est seulement qu'une trentaine d'éleveurs ovins dans l'Oise. Mais notre département montre la force de nos élevages ovins. Cela permet de promouvoir nos exploitations et une reconnaissance de notre travail.»

En Suffolk, Benoît Smessaert n'est pas en reste, malgré une concurrence sévère, avec ses sept béliers, il survole la compétition et rafle de nombreux prix. La famille Smessaert est habituée des concours ovins. «Cela doit faire 31 ans que l'on participe (rire), on connaît les rouages et c'est toujours un plaisir de participer à ce concours et de regarder les autres animaux», explique Benoît Smessaert, éleveur à Catigny.

Un marché européen très demandeur

Les pays de l'Est sont preneurs de la race Suffolk ainsi que ceux du Moyen-Orient «La race Suffolk s'adapte aux fortes chaleurs. On avait un marché important avec la Mongolie et l'Iran ,mais le contexte géopolitique bloque les frontières», précise l'éleveur.

Pour ces éleveurs à la pointe de la génétique, le concours est relevé et venir au Salon de l'agriculture représente un fort investissement, mais c'est là que se prennent les contacts avec les délégations étrangères à la recherche d'animaux de qualité. «Cette année, ce sont beaucoup d'acheteurs des pays de l'Est qui s'intéressent à nos animaux : Hongrois, Bulgares, Lithuaniens, Serbes, mais aussi Belges, Portugais, Espagnols...», témoigne Jean-Pierre Josselin. Néanmoins, au vu du contexte actuel, guerre en Ukraine mais aussi des coûts de production (alimentation, énergie) et raréfaction des matériaux qui retardent la construction des bâtiments, on sent comme un léger attentisme de la part des acheteurs. «On peut espérer un retour à la normale sous 6 mois», espère l'éleveur de Méry-la-Bataille.

Au niveau national, la production ovine, après des années de marasme, reprend des couleurs et on voit des jeunes s'installer à nouveau en ovins. «Dans l'Oise, on voit de jeunes éleveurs très impliqués, avec un bon niveau et c'est très encourageant. Dans des zones céréalières comme les nôtres, un troupeau ovin peut apporter un complément de revenus et présenter un intérêt agronomique certain», poursuit celui qui est aussi président de Oson (Organisation de sélection ovine Nord). D'ailleurs, certains établissements d'enseignement agricole ont réintroduit des modules de formation sur la production ovine. «On peut ainsi susciter des vocations vers le métier d'éleveur ovin, de salarié agricole spécialisé en ovins ou de technicien.» Enfin, le Concours général agricole a ouvert une catégorie pour les établissements agricoles qui présentent des ovins.

«Crézancy, Yvetot, Le Chesnoy et Chaumont ont participé pour cette première. Les élèves sont venus présenter ce qu'ils font et montrer leur intérêt pour ces animaux. De même, les Ovinpiades, dorénavant étendues à d'autres pays européens, participent à cet élan», se réjouit Jean-Pierre Josselin.


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