Mediatic : le prix du livre numérique

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Par Gorian Delapture

La justice américaine a lancé des poursuites à l'encontre d'Apple et de deux grands éditeurs, Penguin Group et Macmillan pour entente sur fixation du prix des livres électroniques. 3 autres sociétés, Harper Collins, Hachette book group et Simon Schuster, également dans le collimateur de la justice ont préféré éviter un procès en acceptant une transaction financière dont le montant n'a pas été révélé. Selon la justice américaine, au total, les lecteurs de e-books ont payé en trop des dizaines de millions de dollars. Comment cette entente sur les prix a-t-elle été rendue possible ? Très simplement, selon plusieurs sources proches du dossier Apple aurait passé des accords avec les cinq éditeurs il y a à peu près deux ans en plein lancement de la tablette ipad. L'idée de cet accord est que les éditeurs puissent fixer eux mêmes le prix des livres électroniques et Apple encaisse une commission de 30% sur les ventes.?Un accord séduisant pour les deux parties quand on sait que l'acteur dominant sur le marché des livres numériques Amazon a opté pour une politique de bas prix pour gagner un maximum de parts de marché de devenir incontournable.

Les soupçons d'entente sur les prix entre éditeurs existent depuis longtemps.

Effectivement et d'ailleurs l'Union européenne a aussi ouvert une enquête sur une entente possible sur le territoire européen. Mais le prix du livre électronique est peut-être la clé essentielle de son développement. Aujourd'hui, on peut dire que ce livre numérique est inexistant chez nous, il représente moins d'un demi pourcent du marché du livre. C'est cependant un peu différent aux Etats-Unis où représenterait 10% du marché et pèserait déjà un milliard de dollars. Le principal frein à son envol est son prix trop élevé. En effet, les lecteurs ne souhaitent pas payer un livre électronique à peine 20 ou 30% moins cher que la version papier alors que les coûts de production sont beaucoup plus bas avec beaucoup moins d'intermédiaires. Dans ce cas, les pourcentages de droits d'auteurs entre 5 et 15% doivent évidemment être revus à la hausse. Autre idée plus originale ou détestable, c'est selon, pour faire baisser le prix du livre électronique : incruster de la pub tout au long du récit. La société Yahoo vient de déposer deux brevets basés sur cette idée. Le concept est d'intégrer de la pub dans le livre numérique en plein milieu du récit en relation avec l'intrigue en cours. Une histoire d'amour qui commence et hop une pub pour une boutique de fleur apparaît, c'est l'exemple donné par Yahoo dans son communiqué.

Les sociétés d'édition devront en tout cas bien penser leur stratégie de développement numérique notamment face aux risques de piratage.

Comme la musique, le cinéma, le livre aussi est amplement piraté et le sera de plus en plus à l'avenir. En maintenant un coût très élevé du livre électronique, le piratage sera d'autant plus difficile à combattre. D'autant qu'à l'instar des services de streaming qui existent pour la musique ou la vidéo, la lecture pourrait aussi se faire en nuage, en cloud, càd sans télécharger le livre mais en y accédant via internet à tout moment avec pour les sociétés d'édition une difficulté supplémentaire d'empêcher ce type de piratage.

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