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Oskar Freysinger renonce à Piero San Giorgio

Oskar Freysinger a préféré faire marche arrière face aux polémiques.

Mis sous pression, Oskar Freysinger fait marche arrière et renonce à faire appel à Piero San Giorgio.

Les propos tenus par le survivaliste sur les réseaux sociaux ont provoqué un tollé et le lancement d'une pétition en Valais.

Le département valaisan de la sécurité et de la formation, dirigé par Oskar Freysinger, indique vendredi «condamner fermement» les déclarations de Piero San Giorgio et les «regretter vivement». Dans une vidéo qui circule depuis jeudi sur les réseaux sociaux, le survivaliste suisse tient des propos qui ont «profondément choqué» Esther Waeber-Kalbermatten, présidente du gouvernement valaisan.

«C'est un appel à la haine, c'est indigne de notre société», avait-elle indiqué jeudi soir à l'ats, promettant de ne pas en rester là. Vendredi, la cheffe du gouvernement confirme dans un communiqué que le Conseil d'Etat analysera les conditions dans lesquelles le groupe de travail mis sur pied par Oskar Freysinger, et dans lequel figurait Piero San Giorgio, a été institué.

Le gouvernement étudiera le mandat précis et le profil des membres du groupe de travail. «Il en va en effet de l'image et la crédibilité de l'Etat du Valais», souligne le Conseil d'Etat.

Malades et handicapés

Dans la vidéo, Pietro San Giorgio discute avec un autre homme. Il déclare «Notre nature c'est d'être un Waffen-SS». «On sauve les malades, les handicapés, tout ce qu'on veut. Très bien, ça donne bonne conscience, mais c'est pas comme ça que tu bâtis une civilisation, c'est comme ça que tu la détruis».

Le survivaliste acquiesce quand son interlocuteur déclare: «Moi ça me fait pas peur 50'000 migrants qui arrivent en bateau, parce que si tu mets 20 mitraillettes en face, c'est terminé».

Dans l'émission Forum de la RTS, M. Freysinger a affirmé qu'il ne connaissait pas l'existence de la vidéo. «J'ai eu écho seulement ce matin des propos qu'il a tenus», a soutenu l'UDC qui se dit consterné.

Ce que Pietro San Giorgio dit sur la vidéo est «inacceptable», des décisions s'imposaient. Et d'admettre: «J'avais connaissance de ses publications et de ses livres». Mais «on n'est pas allé faire des études sur Internet».

Oskar Freysinger ajoute que l'affaire est en soi une tempête dans un verre d'eau, destinée à lui nuire politiquement.

Politiques outrés

La présidente du Conseil d'Etat valaisan n'a pas été la seule à s'indigner. Une pétition en ligne exigeant la démission immédiate de Piero San Giorgio a engrangé plus de 1300 signatures. L'association valaisanne des travailleurs sociaux a dénoncé dans un communiqué des propos «condamnables emprunts d'eugénisme et de discrimination».

Des personnalités politiques ont également réagi. Dans un communiqué, René Constantin, président du PLR valaisan, a invité Oskar Freysinger à «conduire manu militari ce vil personnage hors du champ scolaire, hors de nos institutions. Le danger est dans le fait que certains de nos jeunes puissent intérioriser puis déblatérer pareilles ignominies».

Les Verts valaisans condamnent des propos «contraires aux principes premiers de la constitution helvétique». Ils s'interrogent sur les raisons du recrutement du survivaliste par le département de la sécurité et de la formation et demandent au gouvernement «de faire la lumière sur cette affaire et d'en tirer les conséquences pour le futur».

Le PDC du Valais romand parle quant à lui d'«erreur de casting de plus». Dans un communiqué, il écrit «on ne pourra pas dire que les personnes qui ont nommé M. San Giorgio n'avaient pas connaissance de son côté sulfureux. Cet engagement était une faute politique qu'il sied de dénoncer».

Le PS du Valais romand a aussi réagi: «Nous nous réjouissons de la prise de conscience du gouvernement quant à l'image et la crédibilité du Canton du Valais, qui n'avait pas besoin d'une nouvelle affaire», indique un communiqué.

Séances indemnisées

Oskar Freysinger avait engagé Piero San Giorgio comme consultant dans le cadre d'un inventaire des risques auxquels le Valais doit se préparer. Il «a participé à deux séances pour lesquelles il recevra les indemnités conformes à la législation», a précisé le département du conseiller d'Etat.

Piero San Giorgio, de son vrai nom Piero Falotti, est associé aux milieux d'extrême droite. Il affirme que la planète va vers un effondrement énergétique, politique et économique qui la mènera à un état de guerre généralisée d'ici à 2025. «Notre rencontre m'a convaincu de le prendre comme expert externe (...). Je ne regrette pas du tout», déclarait Oskar Freysinger dans un entretien diffusé jeudi par Le Nouvelliste.

ats