Julien Clerc, nouveau coach de «The Voice» : «J’étais surpris qu’on m’appelle»

Le chanteur, qui rejoint le télécrochet de TF1, nous livre ses premières impressions.

    C'est la vraie surprise de cette 8e saison. Et le vrai pari. Julien Clerc est le petit nouveau de « The Voice ». Entre eux, c'est un accord gagnant-gagnant.

    Le télécrochet de TF1 espère élargir son public et le chanteur aux 70 printemps, 24 albums et 18 millions de disques vendus va bénéficier d'une exposition exceptionnelle à un moment où son actualité est très chargée : un portrait sur France 3 le 28 septembre, la sortie d'une anthologie et d'une réédition de son dernier album « A nos amours » en octobre, la fin de sa tournée des « 50 ans », avec un passage à la Seine Musicale du 22 au 25 novembre.

    Nous avons recueilli vendredi après-midi ses premières impressions dans son nouveau fauteuil rouge.

    Vous êtes déjà chez vous dans ce fauteuil…

    JULIEN CLERC. Vous avez vu ça. C'est la première fois que l'on me propose de participer à un télécrochet. J'ai été agréablement surpris. Pour un artiste populaire, qui cherche à s'adresser au plus grand nombre, c'est important. Je suis heureux et honoré qu'on ait pensé à moi, c'est amusant, c'est un nouveau rôle pour moi.

    Cela surprend de vous voir ici…

    C'est le bon moment. Au début de ma carrière, la télé ne m'emballait pas plus que ça, j'ai été obligé de m'y habituer. Cela reste un endroit où je suis moins à l'aise que sur une scène. La télé est un instrument que j'ai dû apprivoiser et cela m'amuse assez d'arriver au bout de 50 ans à y participer en tant qu'acteur. C'est le résultat d'une maturation, d'une réflexion…

    Qu'est-ce qui vous a poussé à accepter ?

    Je me sens tout à fait légitime car c'est une émission musicale de qualité et l'équipe m'a donné envie de travailler avec elle. Ils connaissaient leur sujet et aiment la musique sous toutes ses formes, dont la chanson française, ce qui était important pour moi. Je ne suis pas un fidèle de « The Voice », je suis un zappeur à la télé. Je tombe dessus de temps en temps et je regarde. Mais, dans mon entourage, il y a des gens de tous les bords, des très jeunes qui adorent, mon fils (NDLR : Leonard, 10 ans), mon petit-fils (NDLR : Jules 11 ans), des amis fans de rock'n'roll aussi. Cette émission est aimée par tout le monde.

    Quel rôle voulez-vous y jouer ?

    Celui d'un ancien bienveillant (il sourit). Je n'aurai pas d'arrière-pensée, j'arriverai décontracté, avec la seule envie de m'amuser. Se donner en spectacle n'est pas aussi simple que ça, mais, à partir du moment où vous pouvez vous regarder dans une glace, ne pas trahir ceux qui vous aiment, vous pouvez faire « The Voice ». Cela m'a toujours été difficile de juger les autres mais je pense que je peux le faire maintenant.

    Vous aurez aussi un rôle de coach…

    Généralement, je n'aime pas donner des conseils, mais là ce sera mon rôle et je vais essayer de le faire bien. J'ai envie d'être dans un rôle de transmission et de partage avec des gens plus jeunes. Ma carrière qui commence à s'étendre sur une période assez longue peut, peut-être, servir à quelque chose.

    Que venez vous chercher dans « The Voice » ?

    Je vais pouvoir parler musique, entendre beaucoup de musique, certaines que je connais moins. Cela me plaît de rester au contact du monde d'aujourd'hui. J'aime le mélange des générations, c'est aussi ce qui me fait rester aux Restos du Cœur au-delà de la bonne action que cela représente. Cela me nourrit. Finalement, travailler avec Jean-Loup Dabadie (NDLR l'un de ses paroliers fétiches qui a signé notamment « Femmes je vous aime » ou « Ma préférence » de prédilection) ou Vianney (NDLR : avec qui il a collaboré pour son dernier album), cela revient au même : c'est essayer d'écrire une bonne chanson.

    Vous avez pris conseil auprès des autres coachs ?

    Je vais le faire. Je connais Jenifer et Soprano, pas Mika, je me réjouis de le rencontrer. Mais j'ai déjà parlé un peu à Florent Pagny sans qu'il sache à l'époque que j'étais pressenti. Je voulais avoir son sentiment. J'ai bien aimé sa façon de participer, se montrant tel qu'il est, assez cash, honnête, tout en restant bienveillant… Car il ne faut pas ignorer le stress des candidats.

    Que pensez-vous des télécrochets ?

    Je me suis souvent posé la question : « est-ce que tu aurais été capable d'y participer, de chanter autre chose que ce que tu sais faire ? » Je l'ai fait un peu à mes débuts, dans les bars. Mais je suis assez impressionné par ces candidats. Cela me bluffe d'autant plus qu'ils sont de plus en plus jeunes. Ce que j'aime aussi dans « The Voice », c'est que ce ne sont pas forcément les gagnants qui font carrière. Regardez Louane, Claudio Capeo…

    Qu'est-ce qui fera retourner votre fauteuil ?

    L'émotion. Pour ma tournée des 50 ans de carrière, j'ai fait un casting pour avoir des « Emilie Jolie » à chaque concert pour reprendre avec moi la chanson de la comédie musicale. Alors je me suis entraîné un peu en fait (il sourit). Parmi elles, j'ai d'ailleurs été rejoint cet été lors d'un festival dans la Bresse par la dernière gagnante de « The Voice », Maëlle. Outre sa gentillesse, elle avait déjà un savoir-faire incroyable. Les téléspectateurs ne s'étaient pas trompés.